Ils aiment le roman sentimental et alors? Lecteurs d'un 'mauvais genre', des lecteurs en danger?

Publication year
2010
Journal
Belphégor
Volume
9.1
Comment

Aujourd’hui, la romance souffre toujours d’une mauvaise réputation : considérée comme une infralittérature, elle est encore et toujours assimilée, même si la critique féministe s’est un peu estompée, à un roman pour midinettes vivant en dehors de toute réalité. Pourtant, le roman sentimental comme les autres écrits de grande consommation est un miroir de la société avec laquelle il évolue. En l’étudiant diachroniquement, on repère en effet certaines évolutions technologiques (ex : apparition des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ou NTIC), sanitaires (ex : interdiction des cigarettes reflétée dans les romans) et surtout sociales. Cependant, le roman sentimental n’est pas pour autant le reflet exact de la réalité ; il s’apparenterait plutôt au miroir d’une société embellie, présentant un monde consensuel, une réalité rêvée où l’amour est mythifié. Si les héros dominateurs s’effacent peu à peu pour laisser place à des personnages plus épais et moins dépendants des clichés tenaces, l’amour total que se voue le couple de tout roman sentimental repose en effet toujours sur une image mythique.

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La lectrice tolère dans la fiction – parce qu’elle est fiction – ce qu’elle ne tolérerait pas dans la vie réelle. Toutefois, la lecture de participation ne s’opère que sur base d’un minimum d’affinités entre le lecteur et le texte. Donc si, dans la fiction sentimentale, la violence envers l’héroïne – lorsqu’elle existe – est admissible, ce n’est que lorsqu’elle est modérée, contrôlée et synonyme de passion.

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