Le féminisme problématique d’un roman d’amour, Anne Mérival

Publication year
2011
Journal
Recherches féministes
Volume
24.1
Pages
61–76
Comment

Although the article is written in French, it has an abstract in both languages. Here's the one in English:

This paper seeks to bring new life to a forgotten novel: Anne Mérival written by Madeleine and published in the French-Canadian magazine La Revue moderne in the October, November, and December issues of 1927. After reviewing a few specifics about the author and her milieu and offering a brief plot summary, the article gives a short history of the genre to which the novel belongs, “le roman d’amour,” and an account of the particular variant it exemplifies. This discussion allows the authors to determine to what degree Anne Mérival belongs to mass culture and how it relates to the so-called serious or “legitimate” literature of its time. The article concludes with an examination of the novel’s ties to contemporary feminism, asking whether Anne Mérival, written by a woman, unpublished in book form, tells an unexpected story.

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La tradition de l’enchantement du sentiment ne disparaît pourtant pas le moindrement du paysage culturel avec Madame Bovary, mais elle se déclasse, plutôt, à la mesure même de son succès auprès du public. En effet, le moment du romantisme en France, pour s’en tenir à cette littérature exemplaire, correspond au surgissement et à la montée conquérante de la presse de masse portée par le feuilleton romanesque qui en est le moteur, avec la réclame. Le gens de lettres de tout acabit, Sainte-Beuve en tête (1839), s’en scandalisent, effrayés par l’abîme soudain ouvert sous leurs pieds d’une lecture, non plus affaire d’une élite réservée, mais accessible à un « peuple » irresponsable et trop enclin aux revendications incontrôlées, voire aux révolutions. (65-66)

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Le catholicisme, incapable de freiner l’invasion de la culture « industrielle », là, comme plus tard à la radio ou au cinéma, cherche bientôt à composer et à adapter le roman d’amour pour qu’il devienne bon à mettre en toutes mains, catholiques, cela va de soi. (66)